Aux grandes longueurs d'onde, le signal radio venant du fond du ciel est la résultante des émissions et absorptions des rayonnements thermiques et non thermiques du gaz ionisé interstellaire et des radiosources discrètes galactiques et extra galactiques. Au-dessus de la fréquence de coupure ionosphérique (10-15 MHz), la distribution de brillance, maintenant bien cartographiée, est essentiellement celle d'une émission concentrée le long de l'équateur galactique, avec un maximum en direction du Centre Galactique, et d'un halo plus diffus qui décroit en intensité vers les pôles. Au-dessous de 10 MHz, faute de résolution spatiale de la part des radiomètres embarqués sur satellite, la distribution de brillance du ciel en radio reste très mal connue. Quelques rares observations depuis le sol, dans des conditions extrêmes, et les prédictions théoriques, suggèrent une situation inverse: l'équateur galactique en absorption et l'émission plutôt concentrée vers les hautes latitudes. En utilisant les données d'expériences de radioastronomie spatiale récentes (Cassini/RPWS par exemple), équipées de corrélateurs analysant plusieurs antennes filaires en rotation avec le satellite, nous montrons en effet qu'entre 10 et 1 MHz la distribution de brillance évolue graduellement d'une situation à l'autre. Nous décrivons la méthode, ses limitations, et les implications astrophysiques du résultat.